Je souhaite accompagner les ONG
« Je viens du village de Seseti, où je vivais de l’agriculture et de l’élevage avec ma famille. Notre quotidien était stable et les enfants allaient à l’école. Lorsque nous sommes arrivés sur le site de Rhoo, il n’y avait ni eau ni latrine. L’hygiène était mauvaise, et les conditions de vie très difficiles ». Déplacée depuis 4 ans, Josée-Claire Ndroy illustre, à travers son parcours, la situation vécue par des milliers de Congolais… et l’urgence permanente qui règne dans l’est d’un pays en proie aux affrontements entre groupes armés. Des violences qui, depuis 2020, entraînent de nombreux mouvements de population vers des sites de déplacés comme celui de Rhoo qui compte plus de 86 000 déplacés internes et où le nombre d’acteurs humanitaires est insuffisant au regard des besoins exprimés. Conséquences de ce contexte versatile : des droits humains trop souvent bafoués, un accès aux services de base parfois inexistant, ou encore une augmentation de la vulnérabilité face aux épidémies et aux maladies hydriques. Ajoutons à cela les atteintes à la dignité et à l’intégrité physique et mentale, et surtout les violences basées sur le genre (VBG) utilisées comme arme de guerre, puisque les femmes et les filles demeurent largement plus exposées (94% contre 6%, selon le Humanitarian Needs Overview publié en 2022). Déjà très tendue depuis le début de la crise en 2018, la situation s’est exacerbée entre janvier et octobre 2021, puis à partir de janvier 2022, avec une fréquentation démultipliée des sites de regroupement de personnes déplacées poussant les familles à parcourir des kilomètres pour se rendre sur des points d’eau. Et c’est notamment durant ces longs trajets – qui les empêchent d’aller à l’école ou de consacrer leurs temps à des activités rémunératrices – que les filles et femmes sont la cible d’agressions sexuelles.